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2000-04
by Newsdee

   
BLOOD KLOT
première partie
 
Des critiques ? Des commentaires ? Des suggestions ? Blonde ?
Contactez l'auteur !
 
Cette histoire figure dans la home page de Newsdee :
 
http://www.newsdee.net
 
 
Les personnages et les événements rapportés dans ce récit sont purement fictifs.
Toute ressemblance avec des personnages et des événements ayant existé n'est que pure coïncidence.
Remarquez, si c'était le cas, ça voudrait dire qu'on est tous un peu mal barrés... :-)
 
----===O===----
 
 
"Nos corps contiennent bien plus que notre âme."
                                      - Deymond Chrysten
 
 
Froid.
Froid comme la pluie qui ne s'arrêtait pas de tomber.
Froid comme les pare-brises des voitures garées au bord de la chausée.
Froid qui se réchauffe à cause d'un pistolet sortant d'une de ces voitures et qui tire.
 
/-O-/
 

Cette saloperie de pluie n'arretaît pas de tomber. Un jeune homme avaçait lentement en maudissant l'eau et qui lui empechaît de s'allumer un joint. Il avait trouvé
refuge dans une bouteille de vodka, et il était tellement bourré qu'il voyait la pluie tomber de droite à gauche au lieu de haut en bas. Il s'est à peine rendu compte qu'un flingue le pointait depuis une bagnole. Il n'a même pas senti la douleur quand la balle l'atteint de plein fouet.
Un froid encore plus froid que celui qui régnait à l'extérieur le gagna sans qu'il puisse se rendre compte de ce qui lui arrivait.
 

 /-O-/
 
Hôpital Saint-Philippe, Paris.
Un garde sillonait le couloir. Il parlait sur un téléphone portalbe avec sa petite amie. Il lui racontait qu'a ses débuts dans ce boulot il était nerveux, dans l'expectative qu'un de ces corps se lèvent... Mais evidemment c'était une idée complètement ridicule, il l'avait appris depuis le début, il y a quinze ans...
 
/-O-/
 
Dans une salle sombre, le jeune homme ouvrit les yeux.  Il tenta de se lever, mais comme il n'était pas dans son lit, il tomba par terre en faisant un bruit sourd.
 
"Et merde ! Où est-ce que je suis encore tombé ?"
 
Il chercha en vain une lumière pendant quelques instants.
 
"J'espère que si je suis chez une meuf, elle ne soit pas un thon infâme..."
 
Finalement, il trouva une porte placée entre des espèces de gros tiroirs, et sortit de la pièce. Un énorme couloir s'étendait devant lui.
 
"Bizarre, pense-t-il, cet endroit ne me paraît pas familier... Et j'ai une de ces migraines..."
 
Soudain, il aperçut une silhouette qui bougeait. Un garde.
 
"Eh, Monsieur ! Est-ce que vous pouvez -"
 
Il s'interrompit quand il s'aperçut que le garde était cloué sur place, complètement pâle et avec un rictus horrifié.
 
"Eh, du calme, Man,  je -"
 
Le garde mourut subitement d'un infarctus.
 
"Et merde, merde, merde ! Il faut que je sorte de ce trou. Mais où est-ce que je suis ?"
 
Il se retourna pour regarder la porte. A gauche de la porte, il aperçut un panneau sur lequel il put lire le mot 'Coagulum'.
 
"Mmmm. , se dit-il,  ça doît être mon nom."
 
Ensuite, il put distinguer la phrase 'Le coeur a été transplanté à Mr. Sterk". C'est là qu'à coté de 'Coagulum' il remarque la phrase fatidique: 'cause du décès: Coagulum Total'. Désespéré, il s'arrache sa veste, pour découvrir sur sa poitrine une énorme cicatrice longitudinale légèrement enfoncée, là où devrait se situer le coeur.
 
Il tomba à genoux, les bras ballants, et cria, horrifié, au ciel:
 
"Nooooooooon !!!!"
 
Newsdee présente (pas trop tôt):
 
/BLOOD KLOT\
-( Koagulum )-
 
pat Gérard Imbert (Newsdee)
 
CHAPITRE 1:
 -> Rejet de l'Au-Delà <-
 
 
"Calme-toi. Du calme.",
 
pensait-t-il une fois arrivé devant chez lui. Il avait réussi à s'échapper de l'hôpital sans que personne l'aperçoive, en utilisant la porte de secours, et avait mis le corps du garde mort dans la morgue, sur la litière où il s'était réveillé quelques minutes avants. Sa demeure était un petit appartement dans un quartier pas trop cher, mais suffisament calme comme pour qu'il n'y ait pas trop de bruits de bagarre la nuit. Il se souvint soudain qu'il n'était habillé que des vêtements du garde mort et qu'il n'avait pas les clés de chez lui.
 
"Super..."

Quelques minutes plus tard, le vent lui giflait le visage.  Il était allé s'accrocher à une corniche glissante du toit de son immeuble qui devrait lui mener à une fenêtre de chez lui, qu'il pourrait casser, et ainsi éviter d'enfoncer la porte et réveiller les voisins.
 
"Un peu plus à gauche.... Non... voilà, c'est ici !"
 
pensa-t-il avant de lâcher sa main droite et se balancer en remuant le corps pour mieux viser le rebord de la fenêtre.
Finalement il se laissa tomber sur le rebord... qu'il rata.
 

/-O-/
 
"Putain, mes jambes !",
 
se lamenta-t-il complètement détruit. Il était tombé du quatrième étage de son appartement et était encore en vie.
 

 "Je preférerais être mort!".

Bon, OK, il est mort. Fin.

"Eh! Newsdee, sale écrivain, je ne t'ai pas demandé de me faire plaisir !"
 
Il n'est jamais content...
 
Il était vivant, ou du moins il était encore capable de bouger.
 
"M'en fous",
 
pensait-il quand il commença à se jeter sur sa porte pour l'ouvrir.

/-O-/
 
Enfin son lit. Il tomba face à l'oreiller, et ne se releva pas pendant un moment. Puis il se retourna et se mit à réflechir. Il remarqua qu'il ne se souvenait même pas de
quelle manière il s'était arrangé pour remmetre la porte de son appartement debout, ni ce qu'il avait dit au voisins... ou même s'il avait des voisins. Mais l'angoisse qu'il avait refoulé lui revint subitement. Comment pouvait-il être encore en vie ? Il pensait, donc il était. Il pensait, donc il s'embrouillait et ne savait plus si il était. Il s'était fait arracher le coeur, il était tombé de quatre étages. Et le seul truc qu'il avait, c'était une petite douleur au jambes, qui d'ailleurs venait de se dissiper complètement.
 
"J'ai faim.", se dit-il soudain.
 
Il se lèva et marcha tranquillement vers la cuisine. Lentement, il ouvrit le frigo, vit d'un regard totalement calme le bout de viande crue sanguinolante. Puis il se jeta comme un barbare sur le même bout de viande, qu'il mange sauvagement, comme si son corps était celui d'un chien enragé sur le point de mourir d'inanition. Quand il eût finit, il rota de satisfaction et de volupté, d'un rot guttural digne des pires monstres préhistoriques. Et exactement deux secondes et demie après, il ne comprît pas comment il a pu manger un truc pareil sans le cuire, et de cette façon-là. Ne cherchant plus des réponses, il se leva et se dirigra vers la salle de bain. Il ouvrit l'eau de la douche. Une bonne douche chaude pourrait le calmer, pensait-il. Mais a peine il eût enlevé ses vêtements et revut sa cicatrice, il fût encore plus deprimé et retourna se jeter sur son lit.
/-O-/
 
Des éclairs d'images. Des visions horribles d'une violence extrême se succèdent à une vitesse foudroyante. Des flammes. Des cris. Des sortes d'humains
grouillant dans tous les sens au milieu de masses rocheuses enflamées.  Des actes de barbarie. Des visages horribles. Des monstres indescriptibles. Et finalement
une enorme masse organique dont on n'aperçoit pas les traits mais qui semble être en train de rire. Le rire, maléfique et grondant, couvre tous les sons de cris.
Puis Klot ouvrit les yeux et se réveilla en sueur.
Une fois calmé, il remarqua qu'il avait dormi toute la journée et qu'il fesait nuit de nouveau. Il tourna la tête, et fit un bond de trois mètres en arrière en ayant la peur de sa vie. Il avait aperçu subitement une tête de couleur rougeâtre et aux traits pointus qui l'observaient depuis un corps assis sur une chaise.
 
"Alors, on ne me reconnaît plus ?", dit la tête normalement attachée à l'homme assez grand à la peau rougeâtre.
 
"Deymond Christen !" exclama le jeune homme.
 
Il s'était souvenu du nom d'une de ses connaissances, mais il ne se souvenait pas encore du sien.
 
"Comment ...?"
 
-"Shhh, pas maintenant. Repose-toi" interrompit Deymond, "il y a beaucoup de choses dont je dois te parler. Tout d'abord, il est de mon devoir de te dire que le monde te connaissait sous la dénomination humaine de Hector Lakudar, mais tu ne devras utiliser cette identification que lorsque tu devras cacher ta v‚ritable identité. Aussi, tu dois savoir que ton nom sera désormais Koagulum, ou Blood Klot."
 
-"Coagulum ??? Pourquoi ?"
 
-"Parce que il doit y avoir un lien avec la cause de ta mort. Tu es mort de ce qu'on appelle un 'Coagulum Total': on t'a foutu dans le sang un venin qui a coagulé tout
ton sang. Ton coeur a pu être sauv‚ par des procédés médicaux spéciaux, cependant. Mais ton électroencéphalogramme était bien plat. Comme Coagulum
et Coagulus et la plupart de leurs variantes existent déjà comme noms registrés, tu seras Koagulum, avec K. Disons 'Blood Klot' pour être plus original."
 
-"Mais je ne suis pas mort ! Et je ne comprends rien à ce que tu dis !"
 
-"Euh... bien sûr que tu n'est pas mort, mais... bon, chaque chose en son temps. Raconte moi les rêves de cette nuit..."
 
Ce n'est que l'effort de se les souvenir qui a fait venir a Hector Lakudar, désormais Klot, un tas de connaissances interdites. Il eût des idées sur
son origine et son état présent. Avant même qu'il ne commence à parler, Deymond Christen l'interropit.
 
"Tu vois ? Tu est en quelque sorte ce que la Mythologie Générale Humaine appelle Zombie, ou Revenant, ou Fantôme, nomme ça comme tu veux. Ce n'est pas
vraiment une bonne comparaison mais ça suffira pour l'instant. Tu ne dois pas t'en faire pour ton coeur, il est bien...  là où il est."

-"Euh..."
 
-"Ne parle pas pour l'instant. Repose-toi. Demain je viendrai te chercher pour te parler de quelque chose d'important. Essaye de rester ici, mais si
tu sors évite les ruelles sombres..."
 
Klot ne comprenait rien. Instinctivement, il repliqua la première chose qui lui traversa l'esprit.
 
-"Je ne suis plus un gamin !"
 
-"Justement. Suis mon conseil."
 
C'était comme si son cerveau refusait de réfléchir sur autre chose que des trivialités.
-"Mais comment est-ce que je vais faire pour sortir de chez moi puisque la rue d'accès de l'immeuble est une ruelle sombre ! ?"
 
-"Ben ne sors pas...". La logique de Christen était implacable. "Cependant", continua-t-il en lui signalant un petit bloc-notes, je te conseille d'apeller tes connaissances -dont tu trouveras le numéro dans ce petit carnet- et leur dire que tu vas bien, mais que tu devras t'absenter quelques jours."
 
-"M'absenter ?"
 
-"Fais ce que je te dis."
 
-"Mais pourquoi le devrais-je ??"
 
-"Tu verras par toi-même. Salut."
 
Sur ces mots, Deymond Chrysten fit demi-tour et partit de l'immeuble. Hector 'Blood Klot' Lakudar était resté hébété mais pensif, se demandant
qu'est-ce qu'il devrait faire... et il décida d'aller acheter de la drogue, reprenant ses vieilles habitudes. Son esprit avait fermé l'accès à tout le reste, par le choc.

Il descendit les escaliers et essaya de se souvenir les endroits du quartier fréquentés par les dealers. Mais à peine était-il sorti dehors dans la petite ruelle sombre qu'il eût comme un mauvais pressentiment. Et en portant le regard au loin il vit une figure. Ce n'était pas une figure quelconque, il y avait quelque chose d'original dans cette figure noire dans le noir. Elle ne bougeait pas, mais Klot avait l'impression, gêné, que la figure le regardait. Et ce n'aurait pas été une impression si gênante si la figure n'était pas dotée de dix tentacules baveux.

"Euhhh... woups...", hésita Klot, "Salut ! ça roule ?" demanda-t-il l'air le moins effrayé possible, ce qui n'était pas un grand succès.
 
La figure ne bougea pas.
 
"Pfff... C'est une ombre. Je suis trop un teubé !"
 
Alors, rassuré, il reprit sa marche. Il n'avait pas fait deux pas que la figure se mit à tourner sur elle-même, et aussitôt une de ses tentacules s'approcha dangereusement du récent mort-vivant. Klot fit preuve d'un courage exemplaire. En faisant un demi-tour sans trop se poser de questions et en rentrant chez lui.
Et il se mit à déprimer encore, une fois à l'intérieur. Parce qu'il était mort. Parce qu'il pouvait pas sortir de chez lui. Parce qu'il n'avait pas de meuf... Une seconde, il en avait une !
Avec tout ça il l'avait oubliée... Alors il décida de l'appeler. Elle s'appelait Constante Planck, et était une jeune fille d'une vingtaine d'années
pas trop mal roulée. Il retrouva son téléphone, chercha son numéro dans le petit carnet, le composa, et attendit qu'elle réponde.
Une voix fatiguée ouvrit la communication.

"Moui ? Qui est-ce qui appelle à cette heure ?"
 
-"Salut, Constante, c'est moi."
 
-"Hector ? Pourquoi t'appelles si tard ?"
 
-"J'ai besoin de te voir."
 
-"Là,  maintenant ? ça peut pas attendre demain ?"
 
-"Non."
 
-"Bon, j'arrive. J'espère que c'est vraiment important."
 
-"ça l'est."

Avec un "àtoutaleur", elle raccrocha le téléphone. Klot se mit à attendre qu'elle arrive, mais se souvint soudain du gros monstre d'en bas. Il essaya de la rappeller
mais Constante était déjà partie. Alors Klot, n'ayant plus une cigarette, entama le saccage de ses ongles, tellement il était nerveux. Il en était déjà aux ongles de son gros orteil quand Constante arriva. Il ouvrit la porte surpris de la voir arriver comme ça, son allure était complètement "peace", comme si elle n'avait pas courue comme une fingue en échappant au truc à tentacules de la petite rue. Elle était habillée comme d'habitude, avec un jean un peu trop grand, un pull d'une couleur indéfinissable, et une coiffure simple mais qui la rendait belle avec ses cheveux chataîns.
 
"Euh... T'as pas eu de problèmes pour venir?", demanda Klot, hésitant.

-"à part qu'il est deux heures vingt du matin, non."

Klot s'assit. Il ne comprenait plus rien. Levant la tête, il inquit de nouveau sa moitié.
-"T'as pas remarqu‚ un truc bizarre en bas ?"
 
-"Non."
 
-"Pas une seule ombre ?"
 
-"Non ! Tu m'as fait venir jusqu'ici pour me demander ça ?"  Elle s'assit à côté de Klot.
 
-"Non. En fait, il m'est arriv‚ un truc incroyable."
 
Constante attendit qu'il continue, un peu preoccupée.

 "On m'a tiré dessus." continua enfin Klot, apres une pause.

-"Quoi ? Tu saignes ? T'es allé à l'hôpital ?" s'affola Constante.
 
-"Calme-toi, je n'ai rien."
 
-"Mais tu dois être blessé, tu viens de le dire !"
 
-"Oui, mais je n'ai rien. Et je ne sais pas pourquoi. Ou plutôt, j'espère que le pourquoi que je sais n'est pas vrai."
 
-"Et pourquoi ?"
 
-"Tu ne me croirais pas."
 
-"Est-ce que t'as peur que je te prenne pour un fou ?"
 
-"Je suis fou de toi." répondit-il d'un romantisme aussi grand que le don juan qui veut se faire une meuf.
Il voulait d'un côté éviter à tout prix évoquer ses rêves, mais aussi, d'un autre côté, une partie de son cerveau ne le laissait pas parler de la chose.

Constante se doutait de ce qui allait arriver si elle venait, alors elle était prête à le faire. Elle embrassa Klot et commença à chercher les boutons de son pantalon. Klot pendant ce temps s'affairait à lui enlever son pull, sa chemise et son soutien-gorge. Ils se levèrent et se dirigèrent, l'un dans les bras de l'autre, vers le lit. Ils s'assirent dessus, à moitié nus, cherchant à déshabiller l'autre avant.
 
Pendant ce temps, les abeilles volaient dans les près...
Euh... quoi ? Ah, vous voulez une version non censurée ?
Bon, d'accord...
 
Constante se laissa effeuiller comme une fleur. Klot était ivre de joie et expecatif. Soudain il remarqua qu'il était tout joâsse, mais que son
membre viril était tout déprimé. Il ne comprît pas la cause, puisqu'il se sentait comme s'il allait devenir une tour immense, mais il resta là,
tout rikiki. Ce qui n'était pas normal. Il s'arrangea pour que Constante ne lui enlève pas son slip et essaya de trouver une solution... Il décida de continuer
à jouer avec le corps de sa dulcinée. Elle se laissa faire, extasiée. Mais subitement elle sentit deux canines affamées s'enfoncer dans son cou et
son sang se vider de son corps,  avant de passer à meilleure vie.
 
Klot était sur le lit en train de boire le sang de sa maintenant défunte fiancée. Il était dans un état second, et ne remarqua pas le lit qui se tachaît de plus en plus de
sang. Quand il finit, il exhala un son guttural de joie, comme un loup qui vient de s'offrir un festin. Il reprit alors conscience, et horrifié, se rendit compte de ce qu'il venait de faire. Il n'a pas compris pourquoi. Il a juste voulu embrasser Constante sur le cou et puis il ne se souvenait plus de rien. En plus, il était devenu
impuissant et encore plus déprimé. Il courut s'enfermer dans les toilettes, où il tomba en larmes, complètement fou.
 

/-O-/

Mois de Décembre de l'An de Grâce 999 après Jesus-Christ. Sire Kharg, chef mystique de la Souveraine Ordre du Hiech, tournait préoccupé devant la
cheminée de son château. La pluie tombait au dehors, au sein d'une nuit fort avancée. Des pas retentirent dans le couloir, et un chevalier entra, s'arrêtant devant
son seigneur.

"Sire, un de nos messagers nous a fait parvenir ce message."
 
-"Donnez."
 
Sire Kharg prit le parchemin que lui tendait son second. Ce dernier attendit que son supérieur le lise.

"Par Hiech, ce n'est pas possible !"
 
N'ayant pas lu le message codé, le soldat s'inquit:
-"Que se passe-t-il, monseigneur ?"
 
-"L'envoyeur de ce message confirme mes soupçons."
 
-"Et ces soupçons, quels sont-ils, sire ?"
 
-"Il est trop tôt pour vous de le savoir. Mais sachez qu'un grand danger s'approche, et qu'en tant que mon second je vous donne la liberté de partir de mes terres avec votre famille, si vous ne voulez pas combattre à mes côtés et risquer votre existence."
 
Le soldat, un peu blessé dans son orgeuil car sa fidélité avait été mise en cause, mais reconnaissant la nature magnanime de son supérieur, clama fermement:
-"Hiech ou la mort ! Je lutterai pour vous et pour notre cause !"
 
-"Je vous en remercie. Je sais que je pourrai toujours compter sur vous. Vous pouvez disposer."

Le chevalier partit, fier. Sire Kharg le regarda s'en aller, pour ensuite fermer la porte derrière lui, et méditer quelques instants. C'était un géant, du haut de ses deux mètres. Il portait une armure épaisse et luisante, couverte par une cape. Une épée reposait dans son fourreau, à sa gauche. Quelques runes gravées sur une des épaulières de l'armure indiquaient que celle-ci était rendue légère par la magie. Le porteur d'une telle armure pourrait se déplacer aussi vite que s'il ne portait rien.
Kharg se leva, résolu, et il ouvrit une porte dissimulée derrière un tapis mural. Il entra dans un escalier, qu'il descendit longuement pour aboutir à une chambre secrète. Une fois à l'intérieur, il s'arrêta devant un pentagrame gravé par terre, et commença à prononcer des mots inconnus par presque toute l'humanité.

Peu de temps après, un nuage se matérialisa devant lui, et apparut dans le nuage l'image d'un sorcier qui avait lancé le même sort quelques secondes auparavant.
Sire Kharg prit la parole, d'un ton dédaigneux.
 
 "Dommage que le Visiophone ne soit pas encore inventé. Je me fatigue à sortir des petits sorts comme celui-ci."
 
-"Garde tes blagues pour plus tard, Kharg. L'heure est sérieuse."
 
Son interlocuteur était Azraël, un sorcier habitant une fortresse située dans les terres nordiques du pays. Les deux mages luttaient pour un idéal qu'ils considéraient comme étant le bien depuis des années, et ensemble ils avaient découvert les secrets de la magie. Il était vétu d'une robe bleue et d'un chapeau pointu. Une longue barbe blanche atteignait sa ceinture.

-"Au moins, moi, je ne m'habille pas en stéréotype de sorcier de dans mille ans !", rétorqua Kharg, moqueur.

-"Maudit soit le jour où je t'ai appris à voir le futur..." répondit son ami avec un sourire.
 
Kharg reprit un air sérieux.
 
-"Bon, blague à part, aux vues de ton message, tu penses la même chose que moi."
 
-"Oui. Le changement de millénaire disturbe les puissances des autres plaines d'existence. Il est possible que beaucoup de serviteurs du Mal en profitent."
 
-"A t'on encore une chance ?"

-"D'éviter le chaos, non. De le repousser, oui."
 
-"Je comptais avec l'aide de Christanh"
 
-"Il est loin d'ici. J'essaierai de le contacter mais il n'arrivera pas avant qu'il ne soit trop tard. En tous cas, je conseille de notifier le
 Roi de tout ça, et de le mettre, avec sa famille, à l'abri."
 
-"On se voit au château imp‚rial dans une semaine alors."
 
-"Oui. Au revoir, Kharg."
 
Kharg sourit.
-"Lusse."
 
Azraël s'indigna.
-"Arrête avec tes expressions futuristes !"
 
-"Quoi ? C'est marrant ! :-)"
 
Il dessina en l'air des caractères écrits qui semblaient être un sourire renversé.

-"Tu m'énerves, maintenant tu sors des emoticons !"

Le nuage se dissipa, avec l'image du sorcier. La salle s'obscurcit, et sire Kharg laissa la chambre vide en remontant les escaliers par lesquels il était venu. Il lui fallait
une idée...
 

 /-O-/

Deymond Chrysten rentra chez Klot quelques heurs plus tard. Il fesait encore nuit, et Klot était en train de dormir dans les toilettes. En entrant dans la pièce, Deymond ouvrit violamment la porte et réveilla Klot d'un coup de pied.
 
"Aïe ! Qu'est que tu fais ?"
 
-"C'est quoi ça ?"

-"Quoi ?"
 
-"çA !!!" s'énerva Deymond en pointant le cadavre de Constante Planck.
 
Blood Klot essaya de se réveiller un peu et lui raconta sa mésaventure. Deymond se calma quand il eût fini.

-"Bon, il faut cacher ça. Utilisons le frigo."
 
Avec un peu de mal, ils casèrent le corps dans le frigo, en le découpant un peu par moments. Etrangement Klot commençait à avoir faim à chaque
morceau que Deymond coupait.

"Ce que je craignais est arrivé.", dit enfin Deymond, songeur, une fois que tout était fini.
 
"Quoi ?"
 
Deymond s'assit.
-"Tu n'est pas seulement immortel. Mais tu est aussi un vampire."
 
Klot ouvrit grands les yeux.
-"Qui, moi un vampire ?"
 
-"Oui. Il faut absolument que tu contrôles tes pulsions ou tu vas te faire repérer et chasser."

-"Par qui ?"

-"Par n'importe qui qui aurait peur de quelqu'un qui cherche à se repaître de leur sang. Tout le monde 'normal', bref."

-"Quoi, tu veux dire comme dans les films ?"

-"A peu près... Mais en tous cas essaye que ça ne se remarque pas."

Klot était sur le point de poser une question, mais la sonnerie de l'apartement interropit la discussion. Klot, étonné,
partit ouvrir.
 
Il existe des regards perçants, rêveurs, dangereux ou avides, mais il y a aussi des regards de fanatique allumé. Ils sont un peu rouges, des yeux assez
ouverts, et expriment (évidemment) un fanatisme sans paire. C'est devant ce genre de regard que Klot se retrouva en ouvrant la porte.
Un individu de taille assez imposante, habillé avec un grand manteau, et tenant une grosse épée par dessus sa tête, menaçant, le regardait.
 
-"Je suis Kroog, du clan Kloog. Il ne peut en rester qu'un !"
 
Ces mots étaient les mots prononcés par une certaine catégorie d'immortels, qui ne trouvaient pas mieux à faire que se couper la tête entre eux et à se
transmettre le pouvoir du vaincu au vainqueur par ce qu'ils appellaient le"quickening". Ils se sont fait appeler 'Highlanders', à cause de leur goît prononc‚ pour le whisky écossais. Certains prétendent même que c'est ce qui leur confère leur immortalité.
 
Et sur ces mots ils commença à poursuivre Klot à grands coups d'épées.
 
-"à l'aide ! Il est fou !", exclama Klot en faisant des tours de l'apartement devant les yeux ébahis de Deymond.
 
-"Reviens ici, lâche ! Il ne doit en rester qu'un !!!", répeta le fou furieux,  en poussant violamment Deymond par terre en poursuivant Klot pour lui trancher la tête.
Deymond, surpris, semblait tomber au ralenti, puis s'arrêta en plein air. Il restait ainsi suspendu pendant que chaque pore de sa peau se mit à exhaler une fumée bleuâtre.
 
-"Je te tiens !", exclama triomphant le fou armé d'une épée en tranchant net la tête de Klot. Content, il leva les bras vers le ciel, comme pour être en gloire et en extase, pour se préparer à recevoir le Quickening.
 
Il resta quelques secondes comme un con, puis se redressa, baissa les bras, et se demanda pourquoi il n'y avait pas eu de Quickening, qui devait se présenter sous
la forme de plein d'éclairs venant de partout et dignes des meilleurs effets spéciaux du cinéma. Mais tout ce qui venait de quelque part était la fumée bleue de Deymond qui se condensait autour de lui. La tête de Klot, à quelques mètres de son corps,  parla:
 
"C'est malin ! Maintenant je devrai me balader avec la tête sous le bras !"
 
Il y eût un éclair de lumière. La fumée bleue avait entouré Deymond Chrysten, et à sa place était apparu un énorme monstre humanoïde, rouge, cornu, un peu
trop musclé pour le goût de quiconque aurait à l'affronter, ayant des yeux brillants et entouré d'un halo de feu ce qui le rendait encore plus
imposant. Il prit la parole.
 
"IMMORTEL, TU LAMENTERAS DE M'AVOIR REVEILLE !"
 
Et il se jeta sur le Highlander, qui, surpris,  fesait de son mieux pour se défendre. Il finit très rapidement dans l'estomac du monstre démoniaque. Le monstre, fou de
rage, aveugle de sang et de trucs bien cool, fit un trou dans le mur puis partit dans les rues de Paris. Le corps de Klot se leva, rammassa sa tête, la mit au dessus du corps, et d'une étrange façon, tout se ressouda. Klot était comme neuf, tête et torse collé comme d'habitude. Il n'essaya pas de trouver une explication rationelle et partit derrière le monstre flamboyant pour essayer de retrouver Deymond.
 

/-O-/
 
Suivre un monstre de feu n'est pas chose aisée. Surtout quand ce monstre est un des démons du Cercle Intérieur de l'Enfer. Mais Klot le suivait avec
un peu d'espoir et beaucoup de perplexité... Cependant, il ne trouva que quelques cadavres sanguinolents, et, vu comment il était, il s'est jeté dessus comme un
oiseau charognard... Le démon était énorme, mais pas stupide: comme ça le petit vampire lui ficherait la paix. Pendant qu'il mangeait, Klot sentit s'élever dans les airs. Il s'arrêta, sortit de sa transe, cracha dégouté les bouts de cadavre qui lui restaient dans la bouche, et regarda autour de lui. Il était dans une île, enfin, un truc assez étroit érigé au milieu d'un gouffre gigantesque dont le fond était invisible. On voyait cependant des flammes jaillir de temps en temps de ces abysses. Soudain, Klot perçut une figure devant lui. C'était Deymond Chrysten. Il était assis sur une sorte de fauteil volant, formé d'os et de crânes qui gémissaient.
 
"Je devais te prévenir d'une façon ou d'une autre. Mais maintenant c'est un peu tard... Comme tu l'as remarqué, en mon intérieur est enfermé un énorme
démon qui-"
 
 La vision se coupa net et Klot se retrouva dans la petite ruelle sombre. Encore plus dégouté, il se mit à courir en suivant la rue, éspérant retrouver Deymond
Chrysten transformé en démon.
/-O-/
 
 
"Devrions nous vraiment essayer de battre Dieu dans son propre jeu ?"
                                                                  - Nagatimodo Kanewasu
 
CHAPITRE 2
-> Le nom de la Bête <-
 

New York, quelques jours avant, la nuit.
 
La pluie tombait en rafale, et les nuages, tels un rideau de fer, couvraient la ville. Le bruit des gouttes frappant les imposants "buildings" encrassés par le smog cachait un bruit provenant d'une ruelle solitaire perdue au milieu de la m‚éropole.  Sur cette ruelle résonaient les pas de course d'un homme, en blouse blanche. Il courait en trébuchant de temps en temps, se relevant ensuite, et repartant avec une véritable panique. Il tourna a droite à un carrefour, et se retrouva soudain face à un cul-de-sac.
 
Il se retourna brusquement, le regard affolé de peur, pour faire face à ce qu'il fuyait. Il se mit à reculer jusqu'à ce qu'il se retrouva coincé contre le mur du fond.
 
"Non ! N'approchez pas ! Je ne suis pas responsable de ce qui s'est passé !"
 
Une ombre le couvrit, le cachant de la lumière de la rue. L'ombre de son chasseur semblait être celle d'une grande statue recouverte d'un habit long avec une grande capuche. La capuche tomba, et l'ombre de la capuche fut remplacée par quelque chose de rond, presque une tête, mais qui portait quelques étranges et petites protubérances.
 
"Non ! Je vous en supplie !", l'homme tomba à genoux par terre.
 
Soudain, une lueur rouge, provenant de ce qui faisait de l'ombre, apparut sur le visage terrifié.
 
L'ombre s'agrandit rapidement.

/-O-/

"POLICE LINE. DO NOT CROSS." étaient les mots écrits sur le bandeau jaune que la police avait plac‚ pour empêcher aux curieux de s'approcher. Deux
ambulances étaient placées dans une ruelle de New York, et quatre voitures de police, leurs gyrophares allumés, suggéraient la précipitation avec laquelle les froces de l'ordre étaient intervenues.
De derrière une voiture de police surgirent deux hommes. L'un d'eux était habillé d'un imperméable, et le stéréotype suggérait avec exactitude son boulot. Il
s'agissait de Maximilian Crafter, du F.B.I.. Il était assez maigre mais pas frêle, et avait la carrure des amiraux des bateaux anciens. L'autre homme était un inspecteur qui lui montrait la situation.
 
"Dix mètres à la ronde. C'est comme si quelqu'un aurait passé ce type au hachoir et aurait voulu faire un hachis parmentier de dix mêtres..."
 
-"C'est un don, celui de faire perdre l'appetit aux gens ?"
 
L'inspecteur reçut cette remarque avec un sourire. Puis son visage s'assombrit de nouveau.
-"Il faut coincer le connard qui a fait ça."
 
Ils s'approchèret d'une civière, et l'agent du F.B.I. souleva le drap. Il se couvrit le nez, chassa les mouches, regarda dégouté ce qui était en dessous du drap, puis recouvrit le cadavre. L'inspecteur attendint qu'il se soient éloignés de la civière pour continuer.
 
"Il s'agit du troisième cadavre mutilé de cette façon en un mois. Ces homicides sont sans aucun dout l'ouvre de la même personne. Mais, cependant,  il n'y a absolument aucun lien entre les victimes."
 
-"Je doute qu'il tue pour le plaisir. Déchiqueter un corps comme ça prendrait trop de temps. Notre assasin ne peut pas être un fou attaquerait sporadiquement un passant."
 
Voyant que tout le travail d'observation était fini, ils se séparèrent en se promettant de se tenir mutuellement informés, et montèrent dans leurs voitures respectives. Dans la voiture, un deuxième agent attendait Crafter. Son coéquipier était Ronald Laffer, une sorte de gorille apprivoisé qui faisait peur à plus d'un. Laffer fit demmarer la voiture, et pendant qu'il la faisait sortir lentement de la ruelle, Crafter ouvrit le couvercle d'un ordinateur portable. Il essayait de trouver un lien entre les victimes. Il consultait ses dossiers et les lisait pour que Laffer puisse l'entendre.
 
"Nagatimodo Kanewasu, cinquante et un ans. Mort il y a vingt-trois jours. On a pu identifier le cadavre grâce à une empreinte digitale de son majeur, seul organe qui restait entier. Il était employé comme conseiller technique dans une industrie métallurgique du nom de USNippon Metal Inc.
Jackeline Young, trente-six ans. Morte il y a neuf jours. Son corps était encore plus mutilé et brulé que celui de Kanewasu, comme si cela n'était pas suffisant.
On a dû effectuer des longs tests génétiques pour déterminer son identité, ces test n'ont pu conclure qu'il y a deux jours. Elle était secrétaire dans une boîte informatique assez importante, nommée Compatible Computer.
L'identité de la troisième victime est encore inconnue.".
Il sortit un petit sac en plastique de sa poche. A l'intérieur, il y avait un morceau de tissu où était accroché un morceau de plastique. Crafter se mit à taper tout en continuant à informer son coéquipier.
"Mais on a retrouvé un morceau de ses vêtements, portant un fragment d'un badge d'identification la société Inkill."
 
-"Effectivement, rien ne les relie." coupa Laffer, en regardant dans le rétroviseur.

-"Qu'est-ce que t'en penses ? On devrait peut-être faire une petite visite à Inkill."

-"Sans doute. On y sera dans trois heures."

-"Arrêtons nous pour bouffer un hot-dog avant."

Laffer sourit.
-"Ouais, bonne idée. Je crois qu'on aura besoin d'être en forme pour entendre les types de Inkill."

La voiture accélera en serpentant les rues de la ville.

/-O-/

Un mois auparavant.
La porte du bureau s'ouvrit lentement, comme pour annoncer l'arrivée de quelqu'un de très calculateur, ou du moins, de quelqu'un qui connaissait sa leçon de
comédien. Un assez jeune homme apparut alors. Il était vêtu d'un costume couleur crème, et portait un chapeau assorti en entrant. Il était blond, d'une blancheur de peau qui laissait supposer qu'il était descendant de vikings ou de grecs olympiens, et les seules choses qui contrastaient avec la clarté de l'apparition étaient ses chaussures cirées, sa cravate noire et ses lunettes de soleil, qu'il ne quittait presque jamais. C'était un Américain. Un des meilleurs. Un vrai. Pas un de ces fanatiques mangeurs de fast-foods et buveurs de boissons sucrées, mais un homme qui par conviction était prêt à tout sacrifier pour le bien de son pays. C'est ce dévouement
qui lui avait valu cette place de prestige dans la C.I.A. Et c'est grâce à cette place qu'il était maintenant convoqué dans le bureau du directeur général de la puissante organisation qui avait longtemps et encore dirigé en secret le monde entier. Son nom était John D. Armed. Et il honorait son nom. Partout dans le milieu de l'espionnage il était connu comme 'l'armé'. On pouvait être le meilleur espion du monde, mais on restait quand même humain avec des défauts: Armed était fascin‚ par les armes. En tous genres. La plus grande et la plus destructrice le mieux. Il exécrait par contre les bombes, car il n'y avait aucune gloire à frapper à distance
avec un simple bouton. Mais tout le reste, armes blanches, de feu, mobiles, lourdes, bref tout ce qui lui permettait d'attaquer son ennemi en voyant le blanc de ses yeux le fascinait. Il avait même investi des sommes d'argent incosidérables pour avoir la plus grande collection d'armes au monde.
 
"Bonjour, M. Armed." lui dit son chef, le directeur général de la C.I.A.  "Je suppose que vous savez déjà quel est mon autre 'invité'."
 
Le chef posa son cigare et s'étonna sans le montrer du visage interrogation que tirait devant lui l'un de ses meilleurs espions.
 
-"Non." répondit tout simplement John D. Armed, en faisant une moue d'ignorance. A vrai dire, il n'en avait rien à faire, car on allait le lui dire. Et si on l'avait convoqué avec quelqu'un d'autre, c'était parce que ce quelqu'un d'autre allait devenir son coéquipier. Cela n'avait aucun sens. Tous ses anciens coéquipiers étaient soit portés disparus en action, soit craquaient et finissaient leurs jours dans un hôpital psychiatrique. Et Armed savait parfaitement pourquoi. Aucun avait résisté à sa manière d'agir. Ils avaient tous, comme lui, vu la mort en face pendant qu'ils suivaient Armed au milieu des rangs ennemis, armés d'une paire de mitrailleuses Gatling
perfectionnées, mais au lieu d'être en extase devant des telles sensations de dépassement de soi, en sortaient horrifiés et fuyaient. Soit matériellement en se rendant à l'ennemi ou en se suicidant, soit mentalement en devenant fous. Armed savait bien qu'une seule persone au monde à part lui aurait pu supporter une telle pression. Mais il s'attendait à voir arriver n'importe qui sauf lui.
 
Et justement Ivhön Peludoskiv arriva. John D. Armed comprit qu'il allait être son coéquipier, et se demanda l'espace d'une seconde pourquoi il ne s'était pas fait voler la tête pendant qu'il nettoyait son arme de service ce matin. Peludoskiv était son pire ennemi. Dans une autre vie, ils auraient dû être l'eau et le feu. A ses débuts dans la C.I.A., et vus ses résultats, Armed se considérait invincible, et qu'il serait l'espion le plus craint au monde. Mais surgit du bloc communiste quelqu'un qui pouvait le ténir en échec, au moins en égale mésure que lui tenait en échec tous les autres. ça se sut assez vite. La bataille entre la C.I.A. et le K.G.B. passait surtout par leurs é‚ros attitrés, leurs plus grands paladins, John D. Armed pour les capitalistes et Ivhön Peludoskiv pour les communistes. Chacun des deux camps gagnait puis perdait, aucun ne réussissait à tuer l'autre ni à l'empêcher de lui entraver le chemin. Chacun remportait des petites victoires mais aucun ne put gagner la guerre.
 
Avec l'effondrement de l'U.R.S.S., Armed crût qu'il resterait enfin maître incontest‚ dans le monde caché de l'espionnage, Peludoskiv ayant apparamment disparu avec le communisme russe. Et voilà qu'il ressurgissait, non plus comme un ennemi, mais comme un allié forcé. Il ne dissimula pas sa haine pour son coéquipier en titre en le dévisageant derrière ses lunettes noires, prêt à esquiver n'importe quelle attaque que le communiste pourrait porter sur lui en guise de repressailles pour le passé. Il se savait cohérent, et devina la même position chez le russe. Lui même se demandait comment trancher la gorge à ce buveur de vodka le plus rapidement possible. Cependant Peludoskiv, en entrant dans le bureau et découvrant son ancien rival, ne put s'empêcher de sourire. Ainsi, maintenant on était du même côté.
Mais il restait sur ses gardes. Non pas qu'il craignait une attaque de Armed, mais comme ils étaient des rivaux si acharnés ils avaient bien des similitudes, et lui se contenait de sortir son arme pour voler le crâne à son ancien rival. Il était un homme assez grand, quoique plus petit que Armed, mais aussi imposant. Il portait un pull-over marron qui se mariait bien avec son pantalon gris. Ses chaussures étaient banales mais de classe, sa cravate petite mais de caractère, et il était chauve. On pouvait lire sur son visage à la fois un caractère puissant et mortel digne de l'Armée Rouge, mais en même temps une ingeniosité et une empathie digne de Raspoutine.
 
Le directeur parut se délecter de ces brefs moments pendant lesquels les deux  espions se dévisageaient et où l'on pouvait sentir des tempêtes invisibles et rugissantes en train de se déchainer entre leurs deux karmas. Mais il ne voulait pas qu'ils s'entretuent. Aussi il s'empressa de les faire s'asseoir et leur offrit un cigare et un verre à chacun. Il brisa enfin le silence, l'atmosphère assourdie par une haine invisible.
 
"Si je vous fais travailler ensemble, c'est par necessité."
 
John D. Armed voulut protester, mais son chef le calma d'un geste et continua.
 
"L'heure est extrêmement grave. Vous, Peludoskiv, n'ignorez pas pourquoi vous êtes ici. Expliquez cela à votre collègue."
 
Essayant au mieux de ravaler sa fierté et de considérer Armed comme le meilleur coéquipier du monde, il s'exprima assez clairement, en ne regardant  cependant que le chef et évitant le regard de Armed.
 
"Même avant les débuts de la guerre froide, le K.G.B. et la C.I.A. travaillaient ensemble. Les USA et l'URSS contrôlaient plus tard le monde, et les deux agences contrôlaient ces pays. Ensemble, elles se partageaient le monde. Tout était décidé en commun, mais très peu de personnes, le savaient. Moi-même, maintenant au courant, je l'ignorais. Pour la plupart des agents de chaque organisation, l'autre agence était l'ennemi absolu. Cela servait à maintenir le secret. Une fois le bloc communiste tombé, et le K.G.B. soi-disant dissout, une part très importante de ses effectifs étaient passés à la C.I.A. On pourrait comparer les agences à deux bateaux: ils semblaient, en apparence, essayer de devancer l'autre à tout prix, mais quand l'un coula, l'autre arrêta sa course pour receuillir les naufragés comme leurs propres marins."
 
 Le visage de Armed se fit moins dur. Il commençait à comprendre, et se disait que Peludoskiv avait dû passer par le même moment que lui en ce moment,
devant accepter comme ami ce qu'il avait tant haï. Mais il n'était pas dupe. Il continuait à se méfier du russe.
 
-"Peludoskiv s'est très vite révélé être à la hauteur de nos espérances.", commença le chef, le russe ayant terminé. "En tant que principal rival de notre
champion local, il ne pouvait qu'être de la même trempe. Messieurs, c'est sans aucune intention de flatterie que je vous annonce que vous êtes les meilleurs espions du monde. Je vous ai convoqués qu'à cause de cela. Mais venons-en au fait."
 
Il éteignit les lumières, et quand il pressa un bouton sur son bureau, apparut sur le mur un écran de rétroprojection qui montrait le logo et la
photographie du siège social d'une certaine compagnie.
 
-"Je suppose que vous connaissez la société Inkill."
 
Peludoskiv avoua son ignorance. Mais Armed éxhultait de joie de voir un de ses centres d'intêret en jeu.
 
"Il s'agit d'une compagnie de recherche, de production et de vente d'armes.", coupa Armed, voyant que son chef attendait sa participation, "Officiellement,
elle agit uniquement pour le gouvernement et l'armée, lui fournissant des armes de plus en plus sophistiquées. Rien d'illégal là dedans, et la compagnie
est vue en général d'un bon oeil dans l'opinion publique, qui ignorent bien sûr qu'elle produit aussi toute une marchandise vendue à peu près partout dans
le monde."
 
-"Ils sont surtout spécialisés dans l'armement du combat corps à corps.", continua d'informer le directeur général,  "ce qui est très bon pour nous
car cela réduit les pertes civiles lors d'un combat et donc réduit aussi les désapprobations du public." Il n'ignorait pas que c'était le domaine
d'activité préféré d'Armed.
 
"Or il y a seulement deux heures, un projet ultra secret vient d'être tout simplement volé. On ignore comment. Mais le fait est qu'une des plus puissantes armes jamais dévelloppée peut se trouver en ce moment même dans les mains d'un maniaque. Il faut la retrouver."
 
-"De quelle arme s'agit-il ?" demanda Peludoskiv. Armed était béat d'admiration. Il essayait d'imaginer une arme dépassant tout ce qu'il avait
connu jusqu'à présent.
 
-"Les chercheurs l'ont appellée 'Vast Area Model Powerful Intelligent Robotic Entity', soit Modèle Vaste Portée d'Entité Robotique Puissante et
Intelligente. Appellée aussi V.A.M.P.I.R.E."

-"Amusant", fit en souriant Armed. Peludoskiv ne put s'empêcher de sourire aussi.
 
-"Peut-être, continua le directeur, mais redoutable. Elle s'appelle 'Vampire'par hasard, mais ses créateurs l'ont décorée d'une véritable foulitude de petits symboles stereotypés: le robot ayant une forme humaine, ses concepteurs lui donnèrent l'aspet d'un vampire de cinéma. Grandes canines, longue cape, vêtements rouges sang et noir mort, et un regard froid mais tranquille. Leur but était avoué: il voulaient un jour, une fois le prototype achevé, présenter le robot au monde, et surtout aux médias. Il devait avoir une apparence aussi impressionnante que sa puissance."
 
-"Splendide !", lança Armed qui ne pouvait plus cacher son émerveillement.

Mˆme Peludoskiv était enchanté. Son truc à lui, c'était le bricolage, les inventions, la technologie. Au même point que Armed était fanatisé par les armes, lui avait une soif de tout construire, de tout découvrir. Il était capable de créer bien des inventions, mais il n'avait imaginé avoir à affronter un véritable homme artificiel.
 
-"Le robot était pourtant inachevé. Il est donc probable que son voleur essaye de s'attaquer aux chercheurs qui travaillaient incognito sur le projet, qui détiennent chez eux des parties encore non implementées dans le robot. Sont en étude des modules de parole, d'intelligence artificielle encore plus accrue, et surtout de nouvelles armes. Je ne vous cache pas qu'il est possible que le voleur ait mis en marche lui-même le robot, ou que le robot se soit simplement enfui, ce qui signifie que vous devrez affronter ce que la somme de toutes les connaissances humaines sur l'art de la guerre ont pu créer."

Il se tut, en lançant cette grande phrase finale. Il attendit les réactions, mais aucun des deux espions ne broncha. Finalement, Armed se leva, sourit à Peludoskiv, et parla.

-"Moi, ça me tente. Et toi ?"
 

 /-O-/
 
Paris. Retour au présent.
Klot déboucha après une longue course dans un cartier un peu mal famé. Il n'était pas très difficile de deviner ce que le démon était venu faire ici. Il entra donc dans le premier bar à putes qu'il trouva. Son instinct ne l'avait pas trompé. Le barman regardait horrifié une porte entrouverte d'où surgissaient des cris de femmes. Klot jeta un rapide coup d'oeil au dedans, avant de s'en détourner rapidement et de s'assoir à la barre. Il s'attendait à voir le d‚mon se décharger de son énergie par voie sexuelle, mais il vit bien plus que ça. Des prostituées, littéralement mortes de fatigue, étaient en train de se nécroser par terre, pendant que d'autres essayaient de satisfaire cette chose qui les avait sans doute hypnotis‚ où quelque chose du genre, car mˆme une prostituée à l'esprit malade refuserait d'aller dans un petit coin avec une pareille monstruosité démoniaque.
 
-"Barman, un whisky. Non, plutôt deux whisky. Une bouteille de vodka."
 
Le barman s'executa sans quitter du regard la porte entrouverte, et sortit une deuxième bouteille de vodka qui manifestement était pour lui. Klot n'eût pas besoin de dire qu'il voulait la vodka pure, le barman lui servit exactement ce qu'il était en train de prendre pour lui. Klot voulait se noyer dans l'alcool pour deux raisons. L'une, c'‚tait cette monstruosité qui s'affairait à côté, et l'autre, c'était que tout ça lui rappellait sa récente impuissance. Impuissance qu'il allait regretter quelques secondes plus tard.
 
Dans le bar venait d'entrer une superbe brune. Elle avait des allures de pute sophistiquée pour gros riches, et s'assit à côté de Klot, à qui elle cligna de l'oeil. Klot aurait été prêt à dépenser une fortune pour passer ne serait-ce qu'une demi-heure avec une telle beauté. Mais se souvenant de ses problèmes de membre, il se trouva assez rapidement une excuse.
 
-"Laisse tomber, je n'ai pas une thune."
 
La femme ne parut pas laisser tomber pour autant. Elle demanda une bière au Barman, qui maintenant se demandait si l'alcool l'avait achevé en regardant la beauté assise à la barre, puis elle regarda Klot d'un regard qui ferait fondre un iceberg: c'était le genre de femme capable de décongeler un biftec rien qu'en le suçant. Klot priait intérieurement de toutes ses forces que la Providence lui permette recouvrer ses moyens virils pour qu'il puisse s'addoner au plaisir pur. La femme parut soudain se souvenir de quelque chose, puis son regard se muta en un regard compréhensif. Elle ne paraissait plus avide de séduire, mais fatiguée. Elle sirota la bière que lui avait servi entre-temps le barman, qui se jurait maintenant de ne plus toucher à l'alcool, puis elle s'adressa à Klot.
 
-"Je suis désolée. J'ai oublié ce qui t'est arrivé, Klot."
 
Klot reçut ça comme si on lui avait envoyé le Titanic à la figure.
Non seulement une femme superbe qu'il n'avait jamais vu voulait coucher avec lui sans autre raison qu'une pulsion erotique, mais en plus elle semblait
le connaître parfaitement.
 
-"Quoi... comment..." balbutia Klot.
 
-"J'en sais autant que Deymond.", continua-t-elle, "je suis venue ici pour le chercher, et pour te trouver."
 
A ce moment, le silence parut tomber dans la piàce d'à côté. Quelques secondes plus tard apparut un Deymond Chrysten éreinté, avec ses vêtements en lambeaux.
 
-"Par Hiech, ce démon est à chaque fois plus difficile à contenir. Tiens, salut Susanne."

Susanne, la brune, lui sourit pendant qu'il se jetait par terre pour reprendre son souffle. Puis elle se tourna de nouveau vers Klot.

-"Je suis Susanne Dekey."

-"Et fais gaffe, c'est une sacrée succube !", lança Deymond, par terre, qui semblait se récupérer de plus en plus vite.

Susanne sourit. Klot comprit très vite qu'il y a avait quelque chose entre ces deux-là Plus tard, en y repensant,  il crut qu'ils étaient amants, mais il se rendit compte
par la suite qu'il avait tort. Entre les deux il y avait plus que ça: une très grande complicité. Elle était une succube, une nymphe, peut importe la dénomination. C'était une femme qu'une force obscure avait transformé en canon de beauté pour damner les âmes des hommes. Elle était parfaitement consciente qu'elle ne pouvait continuer à vivre que par l'énergie vitale que les hommes irradiaient lors de l'orgasme, exactement comme Klot le vampire devait se nourrir du sang de ses victimes. Elle avait connu Deymond dans un bar un peu particulier, le Bar du Millénaire. Plus tard Deymond lui confia ne jamais avoir couché avec elle, bien qu'elle était tout sauf repoussante. Il savait que s'il l'aurait fait, le démon enfermé à l'intérieur de son corps aurait complètement détruit Suzanne.
 
Deymond avait repri son souffle.
-"Nous avons assez perdu de temps", dit Deymond en se relevant.
 
-"Tu as assez perdu de temps, tu veux dire.", corrigea Susanne. "Tu sais qu'on nous attend, tous les trois."
 
Klot sentit que son cerveau se remiettait à fonctionner.
-"Attendez une seconde, j'aimerais bien que quelqu'un m'explique..."
 
-"Après." dit Deymond en cherchant quelque chose à  mettre sur lui. Il ne trouva rien, et regarda Susanne. "Tu n'aurais pas vu mes fringues de rechange ?"
 
Susanne était déjà en train de se diriger vers la porte.
"Elles sont dans la voiture."

-"Eh mais qu'est-ce qu'on va faire de tout ces cadavres ?" demanda vite Klot pendant qu'il suivait le duo singulier. Apparamment personne ne voulait répondre à ses questions, mais Deymond lança, distrait:

-"Le barman dira qu'il s'agissait d'une guerre de gangs, il était bourré."

Renonçant à trouver une autre explication dans l'immédiat, Klot monta dans la voiture de Susanne avec Deymond et ils partirent rapidement.
Après avoir traversé quelques carrefours, la voiture s'enfonça dans une petite ruelle, pour finir sur une sorte de rond-point encastré au milieu de bâtiments à l'air ancien. Klot aperçut par la fenêtre un grand néon où l'on pouvait lire l'inscription "BAR DU MILLENAIRE". C'est à ce bar que les deux étranges complices emmenèrent le bizuth Klot. Bizuth car Klot se rendit compte qu'il commençait à peine comprendre qu'il venait d'entrer dans un monde caché sous le monde des vivants 'normaux'.
 

/-O-/
 
 Ivhön Peludoskiv arrêta la voiture à côté des imposants bâtiments de Inkill. Il plissa les yeux pour mieux voir les fondations avec le soleil qui brillait
dans les dehors de New York. A ses côtés, John D. Armed regardait l'autre côté de la rue, surtout les jeunes femmes qui passaient, avec un gigantesque
sourire. Le sourire était une autre des caract‚ristiques de Armed. Il aurait put être noir, dixit ses amis de couleur qui le nommaient 'le négro', tant il souriat
presque de tout. Il ne lui manquait plus que le rire d'Eddy Murphy. Mais ce sourire n'était pas toujours jovial, et souvent il devenait sadique. Il n'éprouvait pas de plaisir à tuer, mais oui à se servir d'une arme puissante. Il était conscient de ce sadisme, et se félicitait souvent de ne l'avoir jamais laissé envahir ses ébats amoureux. Il était un grand romantique, contrairement à ce que sa nature de guerrier laissait supposer. Peludoskiv était plus calculateur en fin de compte. Celui-ci sourit à son tour, et se tourna vers Armed.

-"Eh, John, arrête de mater les gonzesses et concentre-toi sur le boulot. Je te promets de t'offrir un bazooka si tu réussis à trouver le voleur."
 
John prit ça comme une insulte, mais se tut. Si lui souriait de tout, il prenait assez les choses au sérieux. Au contraire, Ivhön Peludoskiv semblait
rire de tout, mais en souriant peu. Encore une différence qui les affirmait comme antagonistes. Quelque chose dans leur inconscient leur suggérait qu'ils étaient le feu et l'eau. Mais il n'en prirent pas conscience. Comme ils ne se rendaient pas encore compte qu'ils étaient réunis pour détruire l'arme absolue.
 

/-O-/
 
La sueur se mit à perler sur le front de Christanh. Brandissant une épée irradiant des énergies magiques devant soi, il fixait du regard la masse imposante qui se tenait à quelques mètres seulement de lui. Christanh savait parfaitement à quoi il avait l'affaire. Tous étaient différents, mais ce qui était devant lui était, comme tous les autres et sans aucun doute, un démon. Celui-ci avait la forme d'un gigantesque reptile humanoïde rouge qui dont la moitié du corps sortait du néant, afin d'anéantir toute vie qui aurait la malchance de se trouver à sa portée. Il mesurait facilement plus de dix mètres de haut, mais il s'était arrêté pour examiner Christanh. Celui-ci ne bougeait pas, il se tenait seulement devant le démon, de manière bien visible pour que ce dernier ne puisse pas l'ignorer. Le démon sourit, et jeta une gigantesque pierre sur Christanh, pensant ainsi se débarasser de cet humain irrespectueux. Christanh se jeta à terre, roula sur son coude, bondit sur ses genoux, et se mit en position d'attaque. Il tenait à présent l'épée légèrement en arrière, se préparant à bondir au moindre mouvement du démon.Ce dernier, un peu surpris, n'en était pas moins amusé. Il se mit à essayer d'attraper Christanh pour le jeter comme une fronde mais le guerrier, d'un geste vif, lui trancha un doigt avec son épée lumineuse. Le demon arrêta tout de suite de sourire, et comprit à ce qu'il avait affaire. Ses yeux se sont mis à flamboyer, et les orifices de son visage se mirent à exhaler des petites flammes. Il allait passer sérieusement à l'attaque. Cepdendant, avant même qu'il puisse bouger, Christanh fonça sur le démon, son épée en avant, et bondit pour retomber sur la tête du monstre. Il la trancha d'un coup vif. La masse gigantesque s'effondra sur le sol, et Christanh sauta à terre pour éviter d'être entrainé dans les Limbes où le corps du démon mort retournait à présent.
 
Il essuya la lame de son épée, la planta au sol, s'agenouilla devant elle pour faire une prière, puis la rengaina en se relevant. Il se mit à songer pendant un moment. A la réflexion, tous ces combats étaient inhabituels. Généralement il y avait toujours un nécromancien un peu fou pour invoquer des divinités de l'Enfer, mais il avait l'impression que le nombre de monstres était devenu plus important pendant la dernière semaine. Et encore, si ce n'était que ça ! Les démons semblaient être devenus beaucoup plus coriaces, et ce qui est pire, d'ine intelligence plus dévelloppée, ce qui les rendait encore plus dangereux. Soumis dans ces pensées, il ne vit pas un nuage noir tournoyant se former derrière lui, et en sortir une gigantesque main mauve et flasque qui l'attrapa.
 
/-O-/
 
L'étranget‚ de la boîte surprit Klot. Et il fallait beaucoup pour impressioner Klot en matière de boîte de nuit. Mais le Bar du Millénaire était vraiment quelque chose d'un autre monde. Une musique dingue emplissait ses oreilles, sous une lumière de projecteurs stroboscopiques et lasers qui déchiraient la fum‚e ambiante. Le tout semblait étrangement  en accord avec la musique, démente, qui faisait la joie de quiconque se trouvait sur la piste de danse. Près des murs, se dressaient des statues de lapins bipédes g"ants et autres animaux étranges, tels les gardiens d'un temple. Le toit semblait être un énorme vitrail sombre qui changeait de forme à mesure que la musique changeait de rythme.
Klot aurait bien voulu se mettre à danser, mais deux choses le retinrent: d'un côté Susanne et Deymond étaient en train de le conduire quelque part, Deymond devant lui pour lui indiquer le chemin et Susanne le poussant légèrement de temps en temps pour qu'il ne s'arrête pas. D'un côté, Klot a remarqué que les danseurs étaient un peu... comment dire... étranges. Il lui avait semblé voir une bête maigre à cornes et quelque chose de tentaculaire entre les danseurs. Tout cela avant de voir passer un être de sa taille avec une tête de loup déformé à ses côtés. Il fut tellement surpris qu'il s'arrêta pour l'observer, et se rendit compte que l'autre personnage, sûrement quelqu'un déguisé, l'observait aussi. Subitement apparut un énorme démon  derrière la tête de loup difforme, et s'adressa à Klot.
 
 "Arrête de nous faire perdre du temps. Tu n'as jamais vu un miroir ?"
 
Klot se retourna pour se rendre compte que le reflet du démon était celui de Deymond, qui pourtant avait actuellement l'air 'normal'.
 
-"Mais alors ce... truc, c'est moi ?" demanda Klot en pointant le tête de loup bizarre.
 
-"Oui." acquiesca Deymond.
 
-"Mais comment ..."
 
-"Les émanations provoquées par les vibrations de la musique de cette boîte sont étudiées pour révéler l'identité occulte de chaque client. On est à l'intéreieur d'un de rencontre très prisé par bon nombre de euh... entités."
 
Une femme nue et extrêmement belle apparut derrière le démon. Cependant son visage était complètement lisse, légèrement triangulaire, avec deux yeux noirs et en diagonale. C'était le reflet de Sussanne, le succube.
 
-"C'est bon, je les ai trouvés." annonça Susanne aux deux autres.
 
Ils s'approchèrent d'une table mise à l'écart, sur un coin obscur de la boîte, assez isolée du bruit. Klot put distinguer deux figures assises tandis qu'il s'approchait. Une était de taille assez imposante, et l'autre avait à peu près de sa taille. Susanne et Deymond prirent des chaises et s'assisrent devant les deux figures.Klot n'hésita pas à faire de même. Il examina les deux figures. L'une, la petite, arborait une veste noire et un jean de couleur bleue, pendant que le grand - Klot se demanda s'il
n'avait pas inhalé quelque chose de bizarre - le plus grand portait une armure.
 
-"C'est lui." dit Deymond à l'adresse du plus petit des deux personnages.
 
-"Cigarette ?" offrit ce dernier.
 
Klot prit une cigarette que le plus grand des deux mistérieux personnages alluma avec un briquet qu'il sortit de quelque part de l'armure. Puis le petit prit une cigarette pour lui et inhala un peu de fummée avant de demander:
 
-"Comment souhaitez vous que l'on vous appelle ?"

Klot parut surpris.
-"Hector... non plutôt Klot. Hector est mort."

-"Parfait !" lança le grand, subitement. "Je vois que vous avez du bon sens."

Le petit cracha le noyau d'une olive en l'air et un peu en arrière. Son crachat fit un arc de cercle avant de tomber dans une petite assiette par terre,
remplie de noyaux, ce qui était sûrement dû à des exploits de ce genre depuis quelques heures. Puis il reprit une olive sur un bol posé sur la table.

-"L'éveil ne semble pas avoir eu de conséquences psychologiques importantes mis à part quelques... désagréments physiques..." informa Deymond.

Klot ne comprenait plus rien.
-"Quoi ?" s'énerva Klot "Je veux que l'on m'explique ! Qu'est-ce que je fous là ?"

Le grand le coupa.
 -"Patience. Chaque chose en son temps."

Le petit cracha un autre noyau d'olive, qui tomba pour s'emplier parfaitement dans l'assiete après un autre arc de cercle. Klot, impréssioné, prit une olive sur la table et essaya de faire de même. Ce qui eut comme seul résultat de faire une tâche dans le mur et un noyau par terre.

-"Bien. Vous n'ignorez pas que nous sommes en danger. Par 'nous' je veux parler de l'humanité en général." continua le grand.

-"Euh... la bombe H ?" balbutia Klot, qui voulait en caser une et essayer de comprendre quelque chose.

-"Vous avez vu ce que Deymond est capable de faire."

Le petit recracha et alimenta l'assiette. Klot l'imita et fit une deuxième tâche sur le mur.

-"Vous voulez parler de l'énergumène rouge ?"  demanda ensuite Klot.

-"Ha ! C'est un bien faible mot !" ricana Susanne.

 -"Oui... si vous voulez..." continua le grand.

-"Le fait est que nous avons attendu longtemps ce moment. On savait que vous seriez 'transformé', et on a mis Deymond à votre recherche." ajouta
le petit.

-"Mais qui m'a tiré dessus ?"
 
-"On croît que c'est une organisation criminelle connue sous le nom de Rastafury. Ils voulaient s'emparer de votre... château." dit le grand, hésitant.

Klot avait les yeux ronds comme deux assiettes.
-"Quel château ?"
 
-"Vous ne croyez pas qu'il est un peu tôt ?" demanda Deymond.
 
 -"Oui, il a raison." dit le petit à l'adresse du grand.
 
Le grand se leva, et une sorte de nuage distortionné l'envelloppa de manière subite. Quand il se dissipa, assez rapidement, son armure avait disparu pour laisser place à un costard et un pantalon noir. Il s'adressa à tous les autres:
 
-"Bougeons d'ici. Les murs ont des oreilles. Venez, on ira tous dans ma résidence. Oh, j'oubliais.", il se tourna vers Klot, " Je me présente je suir le sire Kharg A. Ghark, chevalier de la Souveraine Ordre du Hiech. Et voici Azraël, sorcier."
 

 /-O-/
 
"Un jour je me suis retrouvé face à une statue monstrueuse. Monstrueuse non pas à cause de son aspect, mais à cause de ce qu'elle représentait. C'était un humain détruisant une sorte de dragon. Ce qui m'a géné, c'est que le sculpteur ignorait visiblement que l'homme n'est rien d'autre qu'un dragon dangereux pour les Forces de la Nature."
- Azraël.
 
Chapitre 3
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"TOUS SYSTEMES EN ACTIVITE"
Il sentit une secousse l'envahir. Il avait réussi, et maintenant cela était en train de changer en lui.
"INSTALLATION DU MODULE XV9 TERMINEE"
Il pouvait sentir le pouvoir. Maintenant rien ne pourrait l'arrêter. Cependant une pensée perplexe parcourut son esprit.

 "Je... suis ?"

/-O-/
 
"Que savons-nous sur Inkill ?" demanda Crafter à son coéquipier, pendant que leur voiture s'approchait d'un groupe de bâtiments ornés du logo de la société, un trapèze doré où étaient gravées en argent les lettres INKILL, le tout entouré d'une sorte de globe terrestre.

-"Pas grande chose.", répondit Laffer au volant, "ils travaillent pour le gouvernement, et donc la plupart de leurs projets sont top secrets. Mais il me semble que leur domaine est l'armement militaire."

Laffer arrêta la voiture près de la barrière qui bloquait l'entrée, et abaissa la vitre pour s'adresser au garde.

-"FBI", fit-il en montrant sa carte, "Ronald Laffer et Maximilian Crafter."

Le garde regarda leurs cartes d'identification, entra dans sa cabine, prit le téléphone, puis revint après quelques instants.

-"Le directeur vous attend." fit le garde d'une voix impassible, en ouvrant la barrière.

La voiture avança prudemment vers une zone de parking à l'extérieur des bâtiments.

-"Inkill a acquis une grande reputation en inventant des balles paralizantes," continua Laffer, "qui se contentent d'endormir les personnes touchées pendant une dizaine d'heures au lieu de les tuer."

Laffer arrêta la voiture.
 
-"J'ai entendu dire que même des pacifistes ont approuvé ce genre d'invention. C'est marrant." répondit Crafter.
 
-"Oui, mais d'un autre côté, ils ont raison. Qui sait, peut-être un jour arrivera-t-on a une guerre sans morts ?"
 
Ils descendirent, et Laffer remarqua l'air pensif de Crafter pendant qu'ils se dirigeaient vers la porte d'entrée. Avant de penétrer dans le bâtiment,
Crafter sortit de sa rêverie et parla assez bas pour que seul Laffer puisse l'entendre.
 
"Il faut arriver à un monde sans guerres."
 
Une secrétaire les acceuillit, et les dirigea vers le bureau du directeur. Celui-ci était un vieil homme trapu, dont la chevelure chauve presque
inexistante était complètement desordonée afin de leur donner du volume. Il semblait rempli de bonhomie. Il semblait également être attristé par une mauvaise nouvelle, et invita à s'assoir les deux agents.
 
-"Si j'ai bien compris ce que m'a dit votre agence au téléphone, un de mes chercheurs s'est fait tuer."
 
Crafter remarqua avec quelle rapidité il avait fait surgir le sujet.
 
-"C'est exact", dit Laffer.
 
-"Je ne sais quoi vous dire, sinon que l'on regrette beaucoup sa disparition."
 
La tête du directeur, William Lance, dont on pouvair lire le nom sur une plaque posée sur son bureau, semblait suggérer que la mort de cet homme était analogue à une catastrophe d'amplitude mondiale.
 
-"Je comprends ce que vous pouvez ressentir. Mais on ne savait pas de qui il s'agit. Apparemment vous êtes au courant."
 
Crafter pensait avoir pris  le directeur au piège. C'était sûrement lui qui avait ordonné la mise à mort de ce chercheur.

-"Il est très facile de savoir de qui il s'agissait. Une seule personne est absente depuis deux jours, et demeure introuvable. Il s'agit de David Azar, si ça peut vous aider en quelque chose."

-"David Azar...", répeta Laffer pendant qu'il notait, "Et sur quoi travaillait-il ?"

-"Oh, pas grande chose. Il mettait au point un système de balles paralysantes au coût réduit afin de mettre cette technologie à disposition du grand public."
 
Il l'a donc tué pour s'approprier du projet ?, pensa Crafter.
 
-"Et ce genre de recherche étaient-elles mal vues par quelqu'un ?" demanda Laffer.
 
-"Oh, non ! Au contraire, le soutien extérieur était très grand."

Lance se tut. Apparamment il ne savait rien d'autre.

-"Pouvons-nous visiter vos locaux ?" demanda Crafter.

-"Bien entendu. Je vous laisse aux bons soins de ma secrtaire. Sophia !"

A peine il eût prononcé son nom sur un interphone, la même secrétaire de l'entrée apparut et emmena les deux agents du FBI. Lance se leva et partit dans la
pièce voisine pour donner quelques directives à son bras droit, un chercheur en blouse de laboratoire aux cheveux argentés.
 
-"Assurez-vous qu'ils ne voient que ce qu'ils doivent voir."
 
Le chercheur acquiesça et partit exécuter l'ordre.
 
Quand il revint à son bureau, il découvrit deux autres hommes qui l'occupaient. Celui qui était assis dans son fauteuil se dirigea à lui:

"Vous avez intêret à ne pas nous traiter en touristes comme les deux autres si vous voulez espérer retrouver un jour votre robot."

C'était Ivhön Peludoskiv, et à côté de lui se tenait, debout et souriant, John D. Armed.
 

/-O-/
 
"Non ! Laissez moi !" criait désespérement une jeune femme dans le métro New-Yorkais.

Une bande de petits criminels l'avait coincée après le passage du dernier métro de la nuit. Au moindre signe d'agression, tout le monde
fit semblant de ne rien voir et partit au plus vite. Ils étaient cinq, et elle n'avait rien pour se défendre. Elle avait tenté de s'enfuire, mais
les coups des cinq hommes eurent vite raison de ses jambes. Elle ne lui restait que sa voix.

"Bouge pas. Héhé..." ricana celui qui semblait être le chef, avec un sourire lubrique.

Il approchait sa main de la jeune femme, pour arracher sa chemise, quand une voix l'arrêta soudain.

"Ne la touche pas." La voix était grave et semblait provenir d'une grotte.

-"Oh mais voici un SuperMan !" ricana le chef. "Occupez-vous de lui pendant que je m'occupe de cette beauté."

-"Je vois. On ne veut pas montrer à ses guignols de sous-fires que l'on a un membre minuscule !", ricana lentement la voix.

Les quatre autres agresseurs tournèrent la tête vers leur chef, qui n'avait évidemment pas apprécié la remarque. Il se retourna et dévisagea
l'étranger. Celui-ci était assez grand, et portait une sorte de drap qui dissumulait tout de sa forme.

-"Nous nous occuperons de la femme après. Je veux donner une leçon à ce connard."

Ceci dit, il sauta en l'air et fit un tour sur lui-même, frappant avec ses deux pieds l'estomac de l'étranger, qui tomba par terre comme un lourd sac.

 -"Ha ! Pas grande chose, le valereux chevalier." Il donna un autre coup de pied au corps inerte par terre.

"Maintenant, à toi !" dit-il en se retournant vers la jeune femme. Tous les cinq étaient en train de s'approcher entement quand on entendit clairement la voix à nouveau.

-"Je t'ai dit de ne pas la toucher."

Les cinq tournèrent la tête. La figure s'était relevée, et tenait son estomac avec une main couverte de sang.

-"T'es pas mort ? ça ne va pas tarder !"

Le chef bondit en avant en projeta son poing en direction du coeur. Mais une poignée de fer arrêa net son bras. Il leva la tête vers l'étranger, totalement horrifié de
découvrir une telle rapidité chez ce type qu'il avait si facilement abattu.

"Sauve toi." dit l'étranger à la jeune femme, qui déguerpit aussitôt sans se poser de questions.

-"Aidez moi !" ordonna le chef à ses quatre hommes.

Il ne pouvait pas dégager sa main. Les quatre les encerclèrent. Soudain, le chef sentit son bras se libérer et l'étranger fit un bond de trois mètres en arrière. Quand il
atterit, sa blessure disparut à vue d'oeil.

-"Tu n'aurais pas cru me tuer avec un coup aussi mauvais ?", dit l'étrange voix provenant de l'étranger.

"Tuez-le !" ordonna le chef, dont le cri était aigu de panique.

Un sourire se dessina sur les lèvres de l'‚tranger. Il se pencha légèrement en avant, puis enleva le drap qui le recouvrait, sous le regard des violeurs, qui devient horrifié dès qu'ils aper‡urent ce qu'il y avait en dessous.

Quelques secondes après, cinq cris de mort échoèrent simultanément dans les couloirs du métro.

/-O-/

"Suivez moi", dit Kharg en se levant et en montrant le chemin avec son bras gauche. Toute la table fit de même et ils commencèrent à se faufiler contre le mur vers la sortie.

Soudain, Deymond, qui était tout en arrière, attrapa Kharg par l'épaule et cria pour se faire entendre:
"Attendez, Klot ne nous suit pas !"

 -"Quoi ?" demanda Azrael, en se retournant.

-"Il m'a semblé le voir partir vers la barre.", remarqua Suzanne, "Attendez dehors, je vais aller le chercher."

Elle se mit à se frayer un chemin entre les joyeux danseurs qui gigotaient au rythme de la musique endiablée, en regardant constamment à droite et à gauche.

Soudain, elle aperçut Klot sortant des toilettes. Elle s'en approcha. Klot la vit arriver et lui sourit.

"Klot ! Tu es fou ! La prochaine fois préviens à l'avance quand tu dois aller aux chiottes !"

-"Ouais, excuse-moi Suzanne.", répondit Klot, sérieux, "mais c'‚tait urgent."

Ce qui était vraiment urgent pour Klot était le fait qu'il avait aperçu un vendeur de drogue devant la porte des toilettes et en avait profité pour
remplir sa réserve de marijuana.

-"Bon, maintenant, passe devant, les autres s'impatientent."

Ayant tout ce qu'il lui fallait pour passer une bonne soirée, Klot se dirigea vers la porte, sous l'oeil attentif de Suzanne, sans plus rien dire.
Une fois dehors, il vit tous les autres autour d'une voiture, qui se révela être celle d'Azrael, une superbe voiture de sport noire dont le prix devait dépasser
celui d'un petit avion. Azrael prit le volant, Kharg monta à ses côtés, pendant que Klot et les deux autres se casèrent comme ils le purent à l'arrière. Une fois que tout le monde était plus ou moins bien installé, Azrael mit le contact et Klot sentit la force du moteur qui se mettait à tourner, impressioné par une telle puissance co–teuse. La voiture se mit à foncer à travers les rues de Paris, en direction de la demeure de Kharg. Celui-ci se tourna et dévisagea Klot.

"Ici, autant que chez moi quand on sera arrivés, on peut parler à l'abri d'oreilles indiscrètes. On peut répondre à quelques unes de tes questions, à présent, si l'on juge que tu es en état de connaître les réponses."

Klot ne savait par où commencer. Kharg continua avant qu'il pût ne serait-ce qu'ouvrir la bouche.

"Il vaut mieux commencer par Deymond. Tu as sûrement remarqu‚ en quoi il s'est transformé tout à l'heure."
 
-"Euh..." la voiture se secoua quand Azrael prit un virage, ce qui l'empêcha de continuer à parler.

 Kharg porta son regard sur Deymond comme pour lui indiquer que c'‚tait à lui de continuer. Celui-ci comprit le message, regarda Suzanne, qui acquiesça,
et se tourna vers Klot.

-"Comment dire ça... Tu vois, Klot, sous le monde que la plupart de l'humanité appelle 'normal', se cachent un grand nombre de créatures incroyables. En général, ces deux mondes coexistent sans aucun problème, les gens 'normaux' ignorant les indices de son existence et les créatures se dissimulant discrètement..."
 
Klot sursauta.
-"Attends, quel est le rapport avec l'autre énergumène ?"

-"C'est une très longue histoire", coupa Azrael tandis que la voiture s'arrêtait, "on est arrivés."
 

/-O-/
 
La voix sonna comme un tonerre provenant des limbes infernales.
 
"Ton heure est venue, Christahn !"
 
Christahn, un des plus grands chevaliers de l'Empire, se tenait prisonnier d'une main gigantesque. Confus au départ par la répugnante odeur de souffre qui s'en dégageait, il se rendit compte qu'il était incapable de bouger.
 
"Tu as cru peut être que tu allais nous résister longtemps !" continua la voix, dont l'origine était sans doute un démon.
 
-"Je vous tuerai tous !" cria Christahn, prêt à se battre jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus un atome de vie.
 
-"Si ce n'est pas pitoyable... que moi, démon supérieur de l'Enfer, je dusse venir pour t'écrabouiller comme un cafard."
 
Le démon contempla avec un sourire Christahn qui essayait, sans succès, de se dégager de son étreinte.

"Meurs..." lança eventuellement le démon qui commença à serrer son poing.
 
Christahn sentit le métal de son armure qui se serrer de plus en plus. Soudainement, un énorme faisceau d'énergie, transportant la haine de milliers de peuples, coupa en deux le poignet du démon. Sa main, flaccide, tomba, et Christahn se dégagea dès que se pieds ateignirent le sol. Il se releva et essaya de déviner la source du rayon. La réponse ne lui tarda pas.
 
En silence, le démon regardait dans la même direction. Là se tenait une grande figure humaine, habillée d'une armure luisante d'énergies magiques.
C'était Kharg. Il avait enlevé son haume et ses yeux n'étaient plus que deux phares aveuglants. Il ouvrit la bouche pour parler, et sa voix était un peu déformée par les puissants courants magiques qui l'entouraient.

-"Si tu veux te battre, choisis un adversaire à ta taille, Krön !"

Le démon sourit.
-"D'une pierre deux coups. Tant mieux."

Il tourna son régard vers Christahn, qui avait repris une position de combat. Bien que sous une terrible douleur, était prêt à attaquer.

"Toi, ne t'éloigne pas trop", continua le démon," je vais m'occuper de toi dès que j'en aurai fini avec ton ami..."

-"Christahn." appella calmement Kharg.
 
-"Oui ?" cria Christahn sans se retourner.

-"Retourne au château du Roi."

-"Non ! Je vais me battre et on vaincra ! Tu sais que je peux supporter mes blessures !"

"Christahn, c'est un ordre. Nous courons un danger beaucoup plus grand."

Acquiesçant, Christahn courut vers son cheval, qu'il avait caché un peu plus loin.

-"Ou est-ce que tu vas comme ça ?" demanda le démon, qui avait l'air de s'amuser. Il jeta son bras en arrière pour le jeter comme une catapulte sur le guerrier. Mais quelque chose l'arrêta en plein air. Kharg se tenait flottant en l'air, les bras croisés, et une c'était une sphère d'énergie qui l'entourait qui avait arrêté net son bras. Le demon cessa de sourire. Kharg commença à tracer des symboles magiques en l'air avec ses mains..

Christan s'éloigna au galop le plus vite qu'il le pût, en jetant brièvement un regard en arrière pour voir le démon réduire sa taille afin de concentrer sa puissance et se mésurer à un combat à mort contre Kharg.
 

A SUIVRE !!